Vision de la Fondation
Travail et thérapie du handicap cognitif : même combat
Une société ne peut se développer que si on permet aux plus fragiles, et en particulier à ceux atteints de handicap cognitif, de se développer en apprenant. Telle est la vision de la Fondation, celle que Maurice Vendre lui a transmise. C'est ainsi qu'il a développé des UPAI, Usines de Production, d'Apprentissage et d'Insertion, qui sont un fabuleux moyen de développer des apprentissages et ainsi de permettre aux gens de gagner leur autonomie.
Trois convictions nous unissent et nous inspirent quotidiennement :
Conviction n°1 : un cerveau peut se développer grâce à des apprentissages adaptés.
Ces apprentissages sollicitent les périphéries (les sens) par le travail de la main. Se développent ainsi de nouvelles synapses et connexions synaptiques. C'est ce que nous appelons la plasticité du cerveau pour laquelle Maurice Vendre a été un précurseur reconnu dès l'origine par le Professeur Robert Debré et la communauté scientifique.
Conviction n°2 : le regard bienveillant sur l'autre rend possible sa progression
C'est bien mon regard sur l'autre qui fera ou non du handicap un obstacle infranchissable ou une opportunité à saisir. Dans nos UPAI, les retours d'expérience nous montrent la capacité des opérateurs à dépasser, dans le cadre d'une relation d'apprentissage bienveillante, les limites et obstacles que leur impose si souvent leur propre environnement.
Conviction n°3 : la bataille du travail pour tous se gagnera au niveau de petites ou moyennes usines au sein des territoires
Il est illusoire de vouloir traiter les problèmes en mettant telle ou telle personne dans telle ou telle case. Seule une approche globale de revitalisation des écosystèmes de territoire, notamment par la défense de l'emploi industriel, permet d'envisager des solutions durables. C'est la raison pour laquelle, à côté du traitement du handicap cognitif qui s'efface par le travail et ses apprentissages, notre autre cheval de bataille devient forcément le développement des usines de territoires. L'un de nos amis-sapiens nous racontait que les Suisses soutiennent dans chaque village des petites usines alors que en France, nous privilégions les supermarchés. On ne fait pas des populations responsables et solidaires quand on ignore l'impact sur les comportements du choix des activités humaines pour le devenir de l'homme.
La dualité de l'organisation, pierre angulaire du modèle de la Fondation AMIPI.
Faire en sorte qu'une même tâche serve simultanément à produire de bons produits et à développer les cerveaux de tous nos collaborateurs fait partie maintenant de notre ADN.
C'est ce qui fait que face à chaque problème, nous passons beaucoup de temps à poser les bonnes questions, en réunissant les personnes concernées et compétentes car elle sont travaillé les sujets au préalable. On crée ainsi les conditions de collégialité propices à l'émergence des solutions. Ce programme de management s'intitule : leadership affirmé et collégialité bienveillante. Il vise à l'efficacité.
Nous prenons appui sur les plus récentes avancées neuroscientifiques, et notamment les travaux du Professeur Oughourlian sur les neurones miroirs pour ancrer une culture managériale collaborative, condition de la dualité de l'organisation, elle-même condition de l'atteinte de nos missions.
La fluidité, défi quotidien de la Fondation
Des gens qui sortent, des gens qui progressent, des gens qui entrent, voilà ce qu'est devenue la réalité quotidienne de la Fondation.
Je demande à chacun de respecter ce pacte statutaire si nécessaire au devenir de la Fondation.
Nos opérateurs issus des centres de formation dédiés (classes Ulis...) effectuent à la Fondation un passage situé dans une fourchette de 3 à 7 ans, avant de s'insérer dans des entreprises ordinaires et de permettre à d'autres de leur succéder.
Cette fluidité ne peut être atteinte qu'avec la coopération de nos partenaires territoriaux de recrutement et d'insertion qui comprennent la valeur ajoutée des apprentissages pour la formation technique et humaine des opérateurs et pour le collectif de travail qui va les intégrer.